Le jour se levait sur le village de Reihogakure, les oiseaux chantant leur première ode à la vie, tandis que les habitants commençaient à s'activer. Le cadran du Reihojin sonna vers 6 h 30; il gémissait déjà, la nuit n'avait pas été facile, beaucoup de choses avaient occupé son esprit. Il resta encore cinq minutes dans son lit avant de sortir en trombe, se frappant fermement les joues comme pour retrouver ses esprits. Il passa devant la glace; une mine affreuse, des yeux marqués par la fatigue, les cheveux ébouriffés, on aurait dit un type névrosé. Un petit tour à la salle de bain pour un brin de toilette, il enfila sa veste, et se dirigea vers son balcon comme à son habitude chaque matin. Allumant sa clope, des souvenirs pas très agréables lui revinrent à l'esprit malgré lui. L'image d'un père violent, une vérité troublante sur sa naissance, une appartenance à un clan dont il ne connaissait absolument rien, une enfance gâchée. Il avait dû fuir, recommencer ailleurs, là ou ses démons ne pourraient pas l'atteindre. Malheureusement c'était peine perdue, chaque jour, il se posait des questions sur son identité, quels avaient été ses modèles, ses influences, ses meilleurs souvenirs, quel était son rêve étant plus jeune ? L'amitié était même un concept inconnu pour lui; il avait appris des livres, mais la vie était tout autre que celle qu'on trouve dans les bouquins. Il n'avait quasiment rien sur quoi se baser, mis à part toute la haine qu'il ressentait envers son père, qui l'a poussé en définitive à se rebeller et à construire sa propre vie, loin de toute cette merde. Un évènement particulier avait réveillé plus que jamais ces épisodes de sa vie qu'Il essayait d'enfouir au plus profond de son esprit; il avait croisé la route d'un Shitojin aux alentours de Reiho plus tôt dans la semaine. Que faisait-il là, aucune idée. Ce jour-là, il profitait simplement des paysages rocheux aux limites du village, appréciant le calme et la sérénité que lui inspirait ce lieu. C'était un moment particulièrement apaisant qui fut interrompu par l'apparition furtive d'un homme masqué, capuchonné et plutôt grand. Il apparut tout à coup en haut d'un rocher, provoquant la surprise d'Hideyoshi. Il pensait d'abord à une embuscade par réflexe, mais l'inconnu semblait avoir une tout autre intention. Saisissant son kunai, il défia l'homme masqué d'un regard méfiant, il ne pouvait à peine distinguer son visage, dû au masque et à sa capuche, mais aussi à cause des rayons du soleil qui frappaient cet homme et qui troublaient la vision du Senju. Puis, l'inconnu lui adressa ses mots, telle une mise en garde : « Ils t'observent jeune Senju, et rien n'échappe à leurs yeux. » Interloqué, Hide ne comprit pas de suite les dires de cet homme mystérieux. Avant qu'il puisse l'interroger, celui-ci, dans un mouvement furtif prit son envol et s'éclipsa sans crier gare - en l'espace de quelques secondes, il crut apercevoir le bandeau du village de Shito. Non, impossible. Se frottant les yeux, il était stupéfait. Que tout cela signifiait-il ? La réponse à ses questions ne lui vint que quelques jours plus tard. Il fit le lien entre la possible appartenance de ce ninja à Shito, et entre le clan Senju. Hide savait qu'une certaine branche du clan n'avait pas tout à fait de bonnes intentions; une partie des Senju avait aidé son père à couvrir sa liaison avec une kunoichi de Reiho juste pour préserver leur intérêts. Ils détestaient les mélanges avec les autres nations, apparemment pour préserver la pureté du clan. Foutaises. Cela faisait-il d'Hideyoshi un enfant bâtard ? Un sentiment de rage nouait l'estomac d'Hide en y repensant. C'étaient eux les batards, comment un clan était censé revendiquer la paix et une soi-disante volonté du feu avec des principes aussi extrémistes et dérangés ? Étaient-ce eux dont cet homme parlait ? Pourquoi le recherchaient-ils ? Ils avaient été jusqu'à lui envoyer un émissaire pour le surveiller. Qu'ils viennent eux-même ces chiens qu'ils prennent une de ces raclées ! Il frappa le sol de son poing. Jetant sa cigarette, il rentra à l'intérieur avant de saisir une pomme qu'il croqua à pleine dents comme pour passer sa colère.

Tout à coup, une enveloppe glissa de la petite ouverture de sa porte et tomba à terre. Son attention se tourna vers celle-ci, il partit directement la ramasser. Une missive de si bon matin ? Ce devait être important. S'empressant de l'ouvrir, il vit le sceau du village, ainsi que les initiales d'un des représentants du Raikage. Il voulait quoi encore celui-là ? Voici ces quelques mots :



Oookay. S'intégrer dans son équipe ? C'était tout sauf le programme d'Hide pour aujourd'hui. Il fait chier le Raikage n'empêche à donner des leçons depuis son bureau. Le seul élément qui avait vraiment retenu son attention c'était le passage sur l'examen Chunin. Ça c'était intéressant ! La prochaine étape pour notre jeune Senju, la ruée vers la gloire et le fric ! Bientôt il défoncerait ce stupide Raikage et prendrait sa place, MOUHAHAHA. Reprenons notre sérieux. Il avait fait la connaissance de ses deux équipiers *ark ce mot lui donnait envie de gerber* mais ça ne s'était pas très bien passé, surtout avec cet enfoiré d'Uchiha à se prendre pour un petit chef, qui se croyait supérieur. C'était bien le premier Uchiha qu'il croisait mais ils avaient à peu près tous la même réputation : doués, intelligents, génies, mais surtout trop confiants en eux. En gros, ils se la pètent quoi. Et ben ... il avait pas volé sa réputation celui-là en tout cas. L'autre était un membre du clan Uzumaki, une chevelure rouge et un physique athlétique, un dangereux celui-là, mais un peu prétentieux également. Un duo d'idiots quoi. ll n'arrivait pas à se résoudre à faire ami-ami avec eux; les trio c'était pas trop son délire, vaut mieux avancer seul, c'est moins prise de tête. Mais on dirait bien qu'il n'avait pas le choix de toute façon. Si ses idiots faisaient un seul faux pas, il n'hésiterait pas à leur donner une bonne leçon. Il fallait prendre sur soi pour devenir Chuunin visiblement ...

Il quitta son appartement aux alentours de 7 h 30 pour se rendre au lieu de rendez-vous, soit le terrain d'entraînement. Au fond de lui, il espérait qu'ils ne viennent pas, mais à bien y réfléchir, ça le mettrait dans la merde aussi. FUCK. Il se grilla une dernière clope avant que cet Uchiha arrive et commence à râler comme un petit militant anti-tabac.